La PAF pas peu fière de son sale boulot !

Dans Le Progrès du 22 mai dernier, la parole est donnée à des responsables de la PAF qui prétendent faire baisser la délinquance des jeunes étrangers en détectant les « faux mineurs » dans le cadre d’une nouvelle « cellule d’évaluation de la minorité » créé il y a 2 ans.

A vrai dire, nous connaissons bien les méthodes d’évaluation de la minorité utilisées par la PAF, et nous les dénonçons depuis… 10 ans !

Les anciens mineurs isolés qui ont été interrogés au cours des 10 dernières années par Michaël Cereijo à la PAF, qui ont ensuite été obligés de passer les tests osseux du sinistre Professeur Fanton, médecin légiste [1], ceux qui continuent de subir ces humiliations aujourd’hui encore, ne se reconnaîtront pas dans l’article du Progrès.

Ils ne s’y reconnaîtront pas parce que la PAF et le Pr Fanton ne disent pas toute la vérité sur ce qu’ils font. Ils veulent faire croire qu’ils luttent et font diminuer la délinquance des jeunes, en entretenant la confusion entre délinquance et immigration, comme Darmanin leur demande de le faire.

Mais en quoi les mineurs isolés étrangers qui recherchent la protection de la France comme le prévoient les conventions internationales sur les droits de l’enfant sont-ils des délinquants ? Ce sont pourtant eux que la PAF convoque majoritairement et très régulièrement depuis des années, à partir de la suspicion généralisée de l’État et des collectivités locales sur leurs actes de naissance et leur âge !

La PAF et le Parquet, sur ordre de l’État

1/ Fabriquent de toutes pièces ceux qu’ils considèrent comme des « délinquants majeurs », accusés de troubler l’ordre public parce qu’ils produiraient de faux papiers ou mentiraient sur leur âge, là où il n’y a que des jeunes immigrés à la recherche de meilleures conditions de vie.

2/ Utilisent pour ce faire des moyens totalement arbitraires et déloyaux, comme la contestation d’un acte de naissance où il manque l’heure de la naissance, où il y a une faute d’orthographe, où l’imprimante utilisée ne serait pas la bonne... Cette contestation conduit ensuite à l’hôpital mère-enfant pour des tests osseux dont le Pr Fanton, qui les interprète, reconnaît lui-même dans son interview du Progrès qu’ils ne sont pas fiables entre 16 et 19 ans !

3/ Font ainsi jeter à la rue, sans ressources ni toit, ni papiers, et la plupart du temps avec des OQTF, des jeunes qui, livrés à eux-mêmes, n’auront trop souvent pas d’autres moyens que le vol ou les petits trafics pour survivre, avec le risque de plus en plus présent de se retrouver en prison, en rétention, et finalement expulsés dans un avion grâce aux bons services de la PAF.

4/ Préparent le travail pour la Préfecture qui utilisera, tout de suite ou plus tard, les rapports et les tests osseux bidon de la PAF, pour justifier des refus de séjour et des OQTF, y compris plusieurs années après quand les jeunes auront réussi leurs études et leur insertion professionnelle en dépit de tous les obstacles.

Et ce sont toutes ces actes que le PAF se dit fière de faire "avec humanité", comme ils le prétendent dans Le Progrès !

Stop à la suspicion généralisée à l’encontre des jeunes immigrés !

Stop aux tests osseux !

Stop à l’amalgame immigration-délinquance !

Stop aux OQTF !

Papiers pour toutes et tous !

Notes

[1à noter que dans certains départements, les médecins légistes ont refusé de faire passer ces tests utilisés pour la détermination de l’âge des mineurs isolés étrangers