Plus d’un mois de confinement… Et après ?

Au cours de ce premier mois de confinement, nous avons toutes et tous tenté de nous adapter.

Cela a été plus difficile pour certains que pour d’autres. Il a fallu maintenir notre pression sur les autorités. Voir le courrier des associations signé par RESF69 envoyé au Président de la Métropole et au directeur de l’ASE.

Dans cette situation sanitaire exceptionnelle aux graves conséquences sociales :

 Nous avons évité les mises à la rue de plusieurs jeunes majeurs dont les contrats jeunes majeurs étaient en train d’être cassés, y compris en gagnant un référé contre le Département au tribunal administratif.

 Les associations et nos avocats ont fait un gros effort pour faire héberger les mineurs qui se trouvaient encore dans des squats, et surtout au Collège Maurice Scève, après avoir été refusés à l’évaluation de leur minorité ou en attendant l’évaluation. Des demandes de mises à l’abri d’urgence ont été adressées en grand nombre aux juges des enfants. Elles ont été quasiment toutes acceptées à notre connaissance, sans audience, et les mineurs ont été répartis dans des appartements ou foyers sous la pression des associations et avocats.

 Nombre de bénévoles et d’associations ont continué de s’activer avec les migrants concernés pour assurer la nourriture et la vie quotidienne dans plusieurs squats de l’agglomération, et dans les rues.

 On peut faire des dons d’argent : soutiens au migrants habitants en squats de la region lyonnaise

Pour les questions de santé, Médecins du Monde assure une permanence téléphonique :

Les équipes bénévoles et salariés de Médecins du Monde Lyon ont mis en place une permanence téléphonique de conseil, information et orientation médico-social, Covid et hors Covid. Il ne s’agit pas de téléconsultation mais de proposer une information et une évaluation médicale à distance et d’orienter selon la situation vers les structures appropriées.

Elle fonctionne du lundi au vendredi de 9h à 12h et 14h à 17h, depuis le numéro du standard 04 72 92 49 01, qui transfert ensuite les appels vers les médecins CASO de permanence.

Cette permanence s’adresse aux personnes connues ou non de MdM ainsi qu’à toute structure partenaire ayant besoin de conseils.

Et pour après ? Et le 11 mai ?

Pendant le confinement, des enseignants ont été malades, et aussi des jeunes.

Et si les élèves et les enseignants ont fait beaucoup d’efforts pour rester en contact et pour tenter de faire du travail scolaire, cela a été très difficile pour la plupart.
Manque d’ordinateurs ou de wifi, inégalités dans l’accès aux outils informatiques selon qu’on habite dans un foyer bien équipé ou pas, selon qu’on a ou non un téléphone ou plus, difficultés à se comprendre quand on ne se voit pas en face à face, manque de stimulation par le groupe et la classe… Tout cela a découragé beaucoup d’élèves et augmenté le inégalités qui existaient déjà, surtout entre ceux qui ont une famille capable de les aider et les autres.PNG - 263.4 kio

La reprise des écoles, collèges et lycées a été annoncée par Macron pour le 11 mai. Mais dans quelles conditions ?

Dans les lycées, à la veille de ces 2 semaines de vacances scolaires de printemps, les enseignants n’avaient reçu aucune directive claire de leur ministre et du Rectorat sur la façon dont la reprise pourrait s’organiser. On peut douter que tout s’organise en une semaine, entre le 4 et le 11 mai !

Il est sûr que toutes les écoles, tous les collèges, et tous les lycées ne reprendront pas au même moment.

Et il est bien possible que peu d’élèves reprennent finalement le chemin du lycée parce qu’il n’y aura pas les masques, le gel, et l’organisation de la sécurité nécessaires !

Pour les examens par contre, l’annonce a été clairement faite depuis plusieurs semaines :

Les examens se feront sur la base des contrôles continus ou contrôles en cours de formation qui ont déjà eu lieu. L’assiduité et le dossier individuel compteront. Il n’y aura pas d’autres épreuves.

Des rattrapages pourront avoir lieu en septembre dans quelques cas.
Rentrée ou pas le 11 mai, tous les élèves devront donc être en contact avec leurs établissements scolaires, pour les examens, comme pour les orientations.
Pour les orientations, il sera tout aussi important que les élèves soient en contact avec leur établissement scolaire ou leur CFA, et avec les employeurs et maîtres des stages avec qui ils avaient pu faire des projets d’alternances.

Beaucoup de patrons vont sans doute revoir leurs capacités à prendre des apprentis. Encore plus que les autres années, il sera important que chaque jeune ait un projet pour continuer sa formation sans alternance, même s’il arrive à préparer un projet en alternance en plus.

Les 2 mois de confinement vont conduire au report de beaucoup de rendez-vous en préfecture ou devant les tribunaux. Or, tous ces rendez-vous sont généralement très importants pour les projets et pour l’avenir de chacun !

Les seuls rendez-vous dont nous n’avons pas besoin après le 11 mai, ce sont ceux programmés à la PAF ! Et malheureusement, il y en a. Ceux-là, il nous faudra tenter de les faire annuler pour toujours !

Les jours d’après le COVID ne doivent pas être comme les jours d’avant le COVID !
Obtenir de la Préfecture, de la Métropole et du Département qu’ils abandonnent leurs politiques d’enquêtes systématiques sur les actes de naissance des jeunes mineurs ou jeunes majeurs, avec leurs convocations à la PAF, c’est le changement que nous voulons !

Qu’ils se consacrent plutôt à rattraper le retard pris dans le dépôt des demandes de titres de séjour, et dans la délivrance des autorisations de travail et des papiers à celles et ceux qui les attendent depuis des mois et des années pour pouvoir vivre en toute autonomie !

Le droit au travail et la régularisation pour toutes et toutes et tous, c’est l’autre changement que nous voulons !